Laurent Perret-Gentil est artiste, membre de Visarte Suisse et Visarte Bienne. Né à Lausanne, il obtient un Bachelor en Arts visuels à l'ÉDHÉA (Sierre), avec le Prix d’excellence HES-SO en 2018. Il vit et travaille à Bienne, où il a exposé notamment au Musée jurassien des arts, au Kunsthaus Biel, au Kunsthaus Langenthal, ainsi que dans les espaces d’art Lokal-int et Krone/Couronne (Bienne). Ses œuvres Landings (éd. 1/5) et Infinite Structures 1/4 (éd. 1/5) font partie de la Collection d’art du canton de Berne.
Ses projets explorent l’espace et la perception au sens large. Il crée des environnements interactifs où les spectateur·rice·x·s sont invité·e·s à analyser la structure des dispositifs perceptifs, expérimenter leurs propres perceptions et explorer leur imaginaire.
Landings
Landings, vidéo, 9 minutes, fleurs filmées au microscope (extrait)

Landings, vidéo, 9 minutes, fleurs filmées au microscope, Cantonale Berne Jura, Kunsthaus Langenthal, 2023 - Crédit photo : Cedric Mussano
Landings est une succession de scènes filmées à l'aide d'un microscope numérique. Les cadrages sont étroits, de sorte que les fleurs ne soient pas directement reconnaissables, mais évoquent plutôt des paysages fantastiques.
Sommes-nous des humains atterrissant dans des lieux inconnus ou bien des abeilles se posant sur des fleurs ?
En donnant à la réalité une apparence surnaturelle, ce projet nous encourage à explorer notre perception et notre imagination au quotidien. Le son accentue le sentiment de voyager dans de grands espaces. Il évoque à la fois des environnements aériens et sous-marins, et se transforme pour accompagner les formes et mouvements des différentes scènes.
Dans cet espace englobant, les paysages et le son sont en symbiose avec les mouvements de la caméra, afin de nous faire ressentir notre interdépendance et indissociabilité de ce que nous nommons communément la "nature".
Infinite Structures - Screen

Infinite Structures - Screen, impressions rétroéclairées (imprimées par Actinic Sàrl et Flexpo AG), 200 × 40 × 210 cm, Joli Mois de Mai, La Voirie (Bienne) 2022 - Crédit photo Sophia Mewes
Infinite Structures - Screen, impressions rétroéclairées (imprimées par Actinic Sàrl et Flexpo AG), 200 × 40 × 210 cm, Joli Mois de Mai, La Voirie (Bienne) 2022
Ce projet est une expérimentation sur les intersections entre le fonctionnement des affichages imprimés (trame) et numériques (pixels).
En même temps, il crée une expérience immersive et interactive dans laquelle l’écran ne vise pas à transmettre des informations, mais à permettre au public d’expérimenter le fonctionnement de sa propre perception, avec un visuel abstrait laissant place à son imaginaire.
Infinite Structures - Video Project
Infinite structures - Video project, 6 minutes, en boucle, 2023 (extrait)

Infinite Structures - Video project, 6 minutes, en boucle, mars 2021, Cantonale Berne Jura, Musée jurassien des Arts, Moutier
Ces vidéos montrent les limites d’affichage d'un programme d'édition vidéo, en appliquant un processus expérimental simple (zoom et dézoom à vitesse constante), sur un pattern répétitif.
Neurodystopie

Neurodystopie, installation interactive et filtres Instagram, en collaboration avec Maxence Kölbl, décembre 2020, Covitrine, Lokal-int, Bienne

Neurodystopie, installation interactive et filtres Instagram, en collaboration avec Maxence Kölbl, décembre 2020, Covitrine, Lokal-int, Bienne

Neurodystopie, installation interactive et filtres Instagram, en collaboration avec Maxence Kölbl, décembre 2020, Covitrine, Lokal-int, Bienne

Neurodystopie, installation interactive et filtres Instagram, en collaboration avec Maxence Kölbl, décembre 2020, Covitrine, Lokal-int, Bienne
Neurodystopie utilise le logiciel Spark Ar, pour appliquer des filtres Instagram, afin de modifier petit à petit le visage des spectateurs.trices.x et créer un système d’expression des émotions qui diffère des normes neurotypiques. Pour cela, le masque digital appliqué sur les visages a été séparé en deux, horizontalement ou verticalement et chaque moitié exprime une émotion différente. Les filtres se transforment peu à peu, en jouant sur la limite entre la confusion et l’humour.
Ces émotions impossibles visent à faire ressentir aux spectateurs.trices.x un décalage entre les émotions qu’ils perçoivent visuellement et celles qu’ils ressentent. Cela fait écho à ce que les personnes avec autisme ressentent lorsqu’elles doivent reconnaître des émotions complexes ou exprimer les leurs.
Ce dispositif est aussi inspiré par les transformations sociales liées au coronavirus. Il permet de créer des parallèles entre les difficultés d’adaptation de la majorité de la population à des moyens de communication nouveaux (messagerie en ligne, masque, réduction du nombre de contacts) et des difficultés quotidiennes des personnes avec autisme pour qui les moyens de communication majoritaires ne sont pas adaptés.
Les filtres ont été publiés sur Instagram et peuvent être expérimentés depuis chez soi.
Errors
Errors, installation et performance visuelle et sonore en collaboration avec Maxence Kölbl, 15 minutes, septembre 2018, Cabane B, Bern
Maxence Kölbl a zoomé sur une image de voiles, afin de produire des effets visuels par des erreurs de compression du programme.
Laurent Perret-Gentil a modulé les volumes de quatre sons constants, assignés chacun à un haut-parleur, afin de créer des perturbations sonores.
Ce projet explore les erreurs d’affichage d’un programme informatique sur une image complexe et les perturbations créées par le mélange de fréquences sonores spécifiques dans l’espace.
Les interactions avec les outils numériques sont minimales : taux d’agrandissement de l’image et variation des volumes sonores.
Iris
Iris, installation visuelle et sonore interactive, juin 2018, Halles Usego, Sierre

Iris, installation visuelle et sonore interactive, juin 2018, Halles Usego, Sierre
Ce travail est inspiré du phénomène lumineux naturel d’irisation, ainsi que des architectures et dispositifs numériques panoramiques.
Dans une pièce circulaire, quatre écrans affichent des bandes jaunes, magenta et cyan, qui se déplacent et diffusent leur lumière. Leur synthèse crée un fond blanc sur les murs.
Les spectateurs.trices.x interagissent avec le mélange par leur simple présence, en bloquant les rayons et créant ainsi des couleurs autour de leurs ombres.
Les formes et mélanges de couleurs créés par les mouvements du public remplacent les repères architecturaux usuels, pour créer un espace panoramique virtuel, qui évolue entre l’abstraction et la figuration, en convoquant la sensibilité, l’inspiration et l’imagination des spectateurs.trices.x.
Le son renforce l’effet de présence et permet aux spectateurs.trices.x de se projeter dans l’espace et en même temps dans leur imaginaire. La diversité des fréquences et couches sonores fait écho à la multiplicité des contrastes lumineux.
Nimbus
Nimbus, installation visuelle et sonore interactive, janvier 2018, Halles Usego, Sierre
Les spectateurs.trices.x sont immergé.e.s dans la fumée. Le sol est recouvert d’un matériau qui craque sous leurs pas et active une lumière.
Ce projet vise à créer une expérience paradoxale, dans laquelle le public peut à la fois interroger ses perceptions et se connecter à son imaginaire : le dispositif lui donne une forte conscience d’être en train de marcher, mais l’empêche de se situer dans l’espace ; la lumière lui donne le sentiment d’apercevoir l’environnement, mais rien ne se révèle ; il est soit isolé dans la fumée, soit proche des autres quand il les aperçoit ; ses interactions avec l’environnement se mélangent à celles des autres spectateurs.trices.x ; l’espace oscille continuellement entre lumière et obscurité.
Dans cet environnement interactif et abstrait, le public peut à la fois créer, imaginer et ressentir l’espace. Ce travail offre une façon particulière de percevoir, à travers un mélange entre l’isolation et l’interconnexion des sens, dans une expérience à la fois individuelle et collective.
Mirages

Mirages, installation visuelle et sonore, juin 2017, Edhéa, Sierre (vue d'ensemble)

Mirages, installation visuelle et sonore, juin 2017, Edhéa, Sierre (vue rapprochée)
Trois télévisions éclairent les angles de la salle. La lumière semble à priori blanche, mais en l’observant, les spectateurs.trices.x peuvent percevoir un flux de couleurs et des formes. Un subwoofer crée des vibrations dans l’espace et des casques diffusent un bruit sonore.
Les projections et le son dépendent des perceptions des spectateurs.trices.x, car il n’est pas possible de tout percevoir en même temps. Ainsi, chacun d’eux perçoit des couleurs, formes et hauteurs de son spécifiques.
La tension que peuvent ressentir les spectateurs.trices.x, de par la saturation d’informations et l’impossibilité de tout percevoir, vise à ce que ceux-ci lâchent prise et s’immergent à la fois dans l’expérience perceptive et dans leur monde intérieur.
L’abstraction des stimuli permet de ne pas influencer les pensées du public, afin que le dispositif soit uniquement une passerelle vers l’expérimentation de ses propres perceptions.
Contrastes vibratoires

Contrastes vibratoires, installation visuelle et sonore, décembre 2018–janvier 2019, Cantonale Berne Jura, Centre Pasquart, Bienne
